Et il s'est réalisé.
En gazant quelques faces rougeaudes, voire deux-trois coupes au bol flavescentes, les gardiens de la paix parisiens ont participé une des épiphanies politiques majeures de ces dernières années. Les conservateurs vont apprendre à détester la police, et ça c'est bon ; pour eux d'abord, et pour tout le monde à plus long terme. Par ailleurs, les petits valets de l'état nou-nouvellement en mesure de faire régner son idéologie imbécile ont montré leurs vrais visages de Tartuffes de la coercition.
En somme la cause de la vérité est servie par les ébats hasardeux de créatures à l'éveil avorté, ce n'est pas là un fait étrange, c'est le quotidien des zoologues ; prenons un peu de recul, ça fait sens.
En gazant quelques faces rougeaudes, voire deux-trois coupes au bol flavescentes, les gardiens de la paix parisiens ont participé une des épiphanies politiques majeures de ces dernières années. Les conservateurs vont apprendre à détester la police, et ça c'est bon ; pour eux d'abord, et pour tout le monde à plus long terme. Par ailleurs, les petits valets de l'état nou-nouvellement en mesure de faire régner son idéologie imbécile ont montré leurs vrais visages de Tartuffes de la coercition.
En somme la cause de la vérité est servie par les ébats hasardeux de créatures à l'éveil avorté, ce n'est pas là un fait étrange, c'est le quotidien des zoologues ; prenons un peu de recul, ça fait sens.
Mettons nous à la place du
manifestant-pour-tous moyen. Les lubies flottant dans l'espace
politico-journaleux (dont les squatteurs s'appellent
« intellectuels ») semblent en général bien incapables
de détrôner une inamovible promenade dominicale sur l'avenue du
Trianon. Pourtant on est bien Dimanche, et suivant son instinct, ou
kidnappé à la sortie du catéchisme, le voilà à Paris, sur le
pavé ; tout le monde s'est arrêté. Où on est ? A l'orée
de la Place de l'Etoile, ça bouge plus. Eh, ça pousse
derrière, attention ! Une barrière anti-émeute bascule, le
troupeau trébuchant se vide par la brèche sur le no-man's land. Pas le temps
pour un pater noster, la décharge, elle ne se fait pas prier.
Je vous demande de bien vouloir
observer ces deux images.
C'est la même chose.
Eh ouais les kids, c'est pas
parce qu'on est de droite qu'un CRS vous raccompagne de l'autre côté
du cordon avec urbanités et salamalecs.
L'état c'est l'état, ça cogne.
Ce qui va se passer maintenant est très
important. Les conservateurs se satisfaisaient auparavant de leur
statut de majorité silencieuse, ils se sentaient protégés par la
police, parfois ils la soutenaient.
Ils vont désormais la détester.
Ils vont la détester et la craindre
comme tout citoyen devrait la détester et la craindre étant donné
sa condition féodale d'impuissance réglementée. Ils vont compter leurs
bleus, ils vont exagérer les anecdotes dans le bus de retour à
Vignoux-sur-Barangeon, ils vont en parler aux repas de famille, et à
la sortie de la messe, et au catéchisme, et ils vont se rendre
compte de l'étendue de leur malheur. Le vent de la république a
tourné, un éléphant de mer rose frétille sur le trône, ses
larbins sécrètent des lois débiles, et si tu n'es pas d'accord
avec ça, il n'y a plus de force pour défendre tes valeurs, parce
dans ce pays la force a été réquisitionnée. Le changement fut
insensible, mais ça y est, tu n'es plus du bon côté de la
bombonne.
Et si tu veux marcher où il te plait
pour dire ce qui te plairait, ça cogne. Tu es comme tous les
autres un bizuth contribuable.
L'autre grande vertu de cette
manifestation par ailleurs tout aussi inepte que les principes contre
lesquels elle s'imagine lutter (mais c'est une autre question), c'est d'avoir
fait tomber les masques des petits guévaristes en herbe gribouillant les blogs
subventionnés et les journaux d'états, qui se sont révélés
encore plus guévaristes qu'ils n'oseront jamais en rêver. Ils ont
tous en cœur validé la violence policière, invoqué « l'autorité
de l'état » éhontément remise en cause par ceux qu'ils ont
baptisés « extrémistes » pour dispenser la répression
de tout discernement superflu.
Mais arrête toi un instant petit
gauchiste piteux, tu t'égares. N'est-ce pas toi que j'ai vu
gémir « résistance » quand tu t'es fait rouster, dans
un rassemblement similaire en tout point à celui-ci bien qu'un peu
plus sentencieux, par tes matons bien aimés, quand ils ont honoré
ton petit minois d'une gerbe sous pression, et t'ont pris par les
jambes et sous les bras pour que tu finisses de chialer hors de la
zone-publique-interdite ?
C'étaient des temps différents, avant
la promotion de tes propres caprices conceptuels, avant que tu ne sois
flatté de les voir défendus par les pions, avant que tu ne goûtes au
plaisir d'être dans le camp de la vérité expéditive.
Maintenant la police n'est plus
violente, tu as été éduqué à l'ordre républicain.
Tout cela est très bon, car nous voyons à l'oeuvre les principes fondamentaux de notre société
politique et les ravages de l'idéologie.
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